Entretien avec Mathieu Carle

Entretien avec Mathieu Carle

Mathieu Carle est un défenseur âgé de 20 ans qui a été repêché par le Canadien de Montréal en 2006, choix de deuxième ronde, 56e au total. Il est principalement reconnu comme étant un excellent défenseur offensif, mais il est aussi bien capable de jouer de façon robuste.
Il est présentement l'un des plus beaux espoirs du Tricolore à la ligne bleue. Originaire de Gatineau, Mathieu a joué sa carrière junior avec le Titan d'Acadie Bathurst et avec les Huskies de Rouyn-Noranda, là où en quatre saisons il a accumulé d'excellentes statistiques, soit 49 buts et 146 passes pour un total de 195 points en 258 rencontres.
Depuis qu'il est revenu de sa blessure au genou subit lors du camp d'entraînement des Canadiens, il évolue avec les Bulldogs de Hamilton où il a obtenu cinq buts et 15 passes pour 20 points en 48 matchs, ce qui lui vaut la deuxième place parmi les défenseurs des Bulldogs.
Voici sans plus tarder l'entrevue que j'ai réalisé avec ce sympathique espoir des Canadiens de Montréal...

Selon toi, quels sont les points que tu as à améliorer pour joindre la LNH ?
Il faut toujours travailler fort, et ce, sur tous les aspects de son jeu, c'est certain. Mais en premier lieu, je dirais que je dois améliorer mes situations à un contre un ainsi que ma vitesse d'éxecution. Si je peux m'améliorer considérablement dans ces deux facettes de mon jeu, je crois que je pourrai faire ma place au sein de l'organisation.

Es-tu confiant d'être sous peu avec le grand club ?
Oui, j'ai confiance que je peux m'améliorer suffisament pour jouer, un jour, pour le Canadien. C'est certain que je voudrais jouer dès que possible avec la formation mais chaque chose en son temps. Je veux jouer dans la LNH et ça arrivera quand ça arrivera, mais d'ici là, je vais faire tout en mon pouvoir afin d'y arriver.

As-tu pu en apprendre un peu d'un défenseur d'expérience comme Joël Bouchard qui a eu un court séjour avec les bulldogs ?
J'ai pu en apprendre beaucoup en effet. J'ai entre autre appris à corriger mon positionnement sur la glace ainsi que le moment pour appuyer l'attaque. Joël est un gars vraiment sympathique et il a joué dans la LNH. Il sait ce qu'il faut pour y arriver et surtout y évoluer. Cette expérience m'a bien profité.

À quel défenseur de la LNH compares-tu ton jeu ?
J'ai toujours voulu ressembler à Andrei Markov chez le Canadien. Toutefois, j'ai encore bien du travail à faire pour être simplement proche de lui ; mais j'essaie de jouer comme lui. Je me dis que c'est un style de jeu que je suis capable de pratiquer et que c'est le prototype parfait pour la nouvelle LNH.

Avec quel joueur de la LHN aimerais-tu jouer et pourquoi ?
Alexander Ovechkin sans hésitation. Il est juste trop bon et ça doit être très facile de jouer avec lui. Tu lui passe la rondelle et tu as une bonne chance de récolter une passe et d'ajouter un but à la marque pour ton équipe, ça doit être spécial.

Il y a deux ans, tu as été repêché par le Tricolore. Est-ce que tu as trouvé ça plaisant en tant que Québécois d'être repêché par le Canadien ?
Oui, c'est certain, surtout que toute ma famille sont des partisans du Canadien et moi compris. Avant le repêchage je n'avais pas vraiment de préférence mais c'est sur que j'avais en tête Montréal comme place qui pourrait être bien pour une carrière dans la LNH.

Depuis que tu es revenu de ta blessure, tu évolues avec les Bulldogs. Comment trouves-tu ton expérience jusqu'à présent ?
C'est bien plaisant ! Je m'habitue peu à peu à être un professionnel et à jouer contre eux. C'est bien différent du junior mais l'adaptation s'est tout de même bien faite. Je m'adapte de plus en plus au style de jeu et comme je le disais tantôt, je dois améliorer mon positionnement ainsi que ma rapidité d'éxécution. Mais j'aime voir que je m'améliore et l'équipe aussi est sur le bon chemin.

Et es-tu satisfait de tes performances ?
Oui, je crois que j'ai évolué beaucoup depuis le début de la saison et c'est ce qui compte le plus pour mon développement. En aidant l'équipe, je m'aide aussi et c'est ce qui est plaisant dans tout ça.

À quoi ressemble une journée de match ?
L'entraînement, le dîner et le dodo ! Ensuite, c'est de se présenter deux heures avant le match. Ça semble simple dit comme ça mais c'est vrai qu'en bout de ligne, c'est ça. Dans le fond, c'est de perfectionner son jeu le matin, refaire des forces en après-midi et ensuite être en pleine forme pour le match.

Il s'agit de ta première saison dans la Ligue Américaine. As-tu eu droit à une initiation des recrues et si oui, quelle était t'elle ?
J'ai juste eu droit à un souper des recrues et ensuite on est sorti dans un bar ! Il n'y a pas eu d'initiation hors de l'ordinaire ou toute autre chose. D'un côté, c'est aussi bien comme ça pour moi ! (rires)

La blessure au genou que tu as subi lors du dernier camp ; était-ce ta première blessure sérieuse ?
Oui car auparavant je n'avais jamais manqué plus de deux ou trois rencontres. Ça été difficile d'être à l'écart du jeu pour une aussi longue période de temps. C'est surtout le fait que c'est arrivé à mon entrée au niveau professionel. Je n'ai pu me rendre pleinement justice mais bon, tout ça est derrière moi et il faut maintenant voir de l'avant.

Jusqu'à présent quel est le plus beau moment de ta carrière ?
Je dirais que c'est lorsque j'ai été échangé à Rouyn-Noranda. Non pas que je n'aimais pas Acadie-Bathurst, mais j'y ai tellement appris de choses que j'ai changé comme personne et surtout comme joueur ! Cela a été le point tournant de ma carrière jusqu'à maintenant.

Lors de ta carrière junior avais-tu entamé des études ? Si oui en quoi ? Et comment trouvait tu le fait d'allier hockey et études ?
J'avais commencé quelques cours au Cégep (en sciences humaines) et j'en ai fini certains, d'autres non. Mais une chose est certaine, c'est que si tu veux y mettre les efforts nécessaires, tu peux réussir. Les joueurs sont très bien entourés à ce niveau là !

Certains analystes au niveau junior ont déjà mentionné que tu ne mettais pas les efforts à chaque match. À Hamilton, il semble y avoir moins de commentaires du genre. As-tu changé quelque chose dans ta façon de jouer ou d'aborder les matchs ?
C'est juste qu'au niveau junior, c'était plus facile et j'avais tendance a jouer au niveau des autres tandis qu'ici, chaque match est difficile et si je ne suis pas prêt, je risque de connaître un mauvais match. Le niveau de jeu est vraiment différent et il faut se surpasser afin de bien performer.

Quelles différences y-a-t'il entre la Ligue Américaine et la LHJMQ ?
Les gars sont plus vieux, donc plus forts, plus gros et plus rapides. Il y a donc moins d'espace pour faire des jeux et donc aussi moins de temps. Ton temps de réaction doit être beaucoup plus rapide et tu dois mettre à profit ta vision du jeu à son maximum. Les mises en échec sont également plus percutantes.

Qui est ton co-chambreur sur la route et aurais tu une petite anecdote survenue sur la route ?
Mon co-chambreur est Mathieu Biron mais je n'ai pas vraiment d'anecdote à raconter puisque je ne suis pas avec lui depuis bien longtemps. Toutefois, je peux dire que c'est un très bon gars, autant sur la glace qu'en dehors. Il m'aide à m'intégrer au niveau professionel.

Et pour terminer la saison, quels sont tes objectifs ?
Je voudrais avant tout, continuer à m'améliorer, gagner des matchs et aller le plus loin possible dans les séries. Mon objectif ultime en est un d'équipe et c'est de remporter la Coupe Calder, une première pour moi mais une deuxième de suite pour l'équipe. Sinon, à plus long terme c'est évidemment de jouer pour le Canadien.

Voilà qui complète le tableau du jeune défenseur du Canadien, Mathieu Carle. Il semble être un gars déterminé et il a changé sa façon de voir les choses et de jouer au hockey depuis le niveau junior. Il n'est pas autant considéré que Ryan McDonagh peut l'être, mais il pourrait en surprendre plus d'un au cours des prochaines années.

Pris sur Fanatique

merci c'est assez intéressant